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Les MasterClass |
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Masterclass au CMA (Centre des Musiques Actuelles) de Valenciennes les 1er et 2 décembre. ___________________________ -CMA de Valenciennes : 17 et 18 décembre 2003 - "Gare aux Musiques" à Louviers (27).Nouvelle MasterClass de Patrice samedi 22 novembre de 14h à 18h à la Tel : 02 32 25 78 00. -CMA de Valenciennes : 18/19 décembre 2002; 22/23 janvier 2003; 26/27 février 2003 - Les Abattoirs à Bourgoin-Jallieu (38) : 26 avril 2003 Special report -Masterclasses en conservatoires comme au CMA de Valenciennes, APEJS à Chambery, IMR à Perigueux, MAI à Nancy, etc...
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Une MasterClass avec Patrice Guers (par BassFusion.com) |
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Posté le Sam 26 avril 2003 22:43 par slap38
Le Nord-Isère n'est plus ce qu'il était : terre de rugbymen ... et de bassistes Arrivé vers 9 heures en gare de Bourgoin-Jallieu, j'attends Arno ("brui2fon" sur le forum) sous une petite pluie de m... euh fine. D'ordinaire dynamique, c'est un homme avec 2 de tension qui m'ouvre la porte passager de son Van : "On a eu une soirée slam aux Abattoirs (studio de répète, café-concert). Je me suis pieuté à 3 heures du mat". Direction : les Abattoirs de nouveau. C'est pas de l'employé dévoué ça ;-) : alors qu'on ne vienne pas dire que la fonction publique c'est la planque. Nous arrivons 45 minutes en avance. Pour la petite histoire, Arno, ami et guitariste de mon groupe est chargé de .... en fait de tellement de choses différentes que je ne pourrais les résumer en 2 mots sans oublier quelque chose (ingé/tech-son, contact avec les artistes, promo d'événements musicaux etc etc). Quelques minutes plus tard, une crinière apparaît sous le rideau de fer entre ouvert derrière la porte vitrée fermée : Patrice Guers himself. Arno lui fait signe d'entrer. Les présentations se font. D'emblée, je suis soulagé de découvrir que je vais passer la journée avec un musicien vraiment relax qui ne se sent nullement obligé de jouer un rôle ou d'adopter une attitude "cool" ou "branchée". Matinée studieuse Un quart d'heure plus tard, une dizaine de bassistes arrivent. La master classe peut commencer. Nous sortons les basses de leurs étuis. Tous les styles de musiques et d'instruments sont représentés : du bassiste de reggae au métaleux débridé, en passant par l'ancien musicien de balluche, de la Squier à 200 Euros à l'instrument de luthier. Au programme : slap, tapping guitaristique et pianistique. Les 2 heures de cours passent très vite. Trop vite. Mais les techniques détaillées ont de quoi occuper un musicien sérieux quelques années.
Déjeuner dans un restaurant turc. Invité par Arno à déjeuner avec le staff, j'ai l'opportunité de découvrir Patrice Guers en tant qu'individu. Malgré l'immense travail consenti à l'étude de la basse et de la musique, Patrice Guers ne fait pas rentrer aux forceps la vie sur 24 cases et 4 cordes : il est mordu de voyage. Contrairement à certains musiciens en tournée qui ne sortiront pas le bout de leur nez hors du microcosme musical, Patrice Guers a l'esprit routard et saisie l'occasion de s'éloigner de l'agitation de la scène pour explorer les endroits les plus inédits à proximité du lieu du concert de la soirée (de l'Espagne à la Corée du Sud en passant par l'Angleterre). C'est une table de voyageurs, et nous découvrons que de la Grèce à la Russie, en passant par les States et le Canada, nous avons tous roulé notre bosse. A peine le temps de finir nos assiettes qu'il faut retourner aux Abattoirs faire la balance.
Après-midi : démos et questions réponses La deuxième partie de cette master class est pleine de promesses : démos et questions/réponses. Je suis tout d'abord déçu d'apprendre qu'il n'y aura pas de batteur. Patrice Guers jouera sur un playback batterie-guitare-clavier. Puis inquiet : l'exercice est en effet périlleux. Perdez le file sur un playback et vous vous sentirez bien seul. En outre, la pêche qu'apporte une vraie batterie, pulsation tout autant auditive que physique (vous la sentez vous porter et insuffler son groove en vous) ne peut en rien être égalée par un vulgaire playback et aurait pu ramollir le jeu du maître. Je craignais un peu qu'un repas un peu lourd, et le fait de jouer devant une salle remplie de bassistes, rejoints par leurs groupes attentifs aux pains qui auraient pu se produire (pas dans un mauvais esprit, mais simplement en tant que musicos), auraient pu faire monter la pression. Mais le professionnalisme de Patrice Guers lui permet de jouer avec conviction, et faire bien vite oublier l'absence exceptionnelle et irremplaçable d'un batteur (j'insiste, mais c'est mon seul regret). Dès le premier morceau, je suis rassuré : musicalité et virtuosité seront au rendez-vous. Je ne peux m'empêcher de souligner que Patrice Guers jouait sur le petit ampli Warwick Sweet 15 sur lequel nous répétons tous chaque semaine. Cela remet à sa juste place le rôle du matériel : bien sûr, jouer sur du bon matos est agréable. Mais quiconque travaillera son son et sa technique assidûment sera capable de jouer professionnellement sur du matériel amateur. L'inverse (un amateur sur du matériel professionnel) a autrement moins d'intérêt musical.
Toutes les questions trouveront réponse franche et sincère, y compris celles relatives à l'endorsment. Il était amusant de voir notre bass-heroe nous avouer être un peu gêné de parler devant un micro, seul sur scène. On sent qu'on a affaire à un artiste qui n'a aucun problème d'ego et n'éprouve ni jouissance à être seul sous les feux de la rampe, ni timidité maladive pour autant. Un musicien humain et équilibré nous fait partager son expérience, sans chercher à en rajouter, ni jouer aucun rôle. Un être humain authentique qui est bien plus qu'une méga-masse à la basse.
Une excellente master classe Si j'osais, je comparerais cela au bass day de 1998 avec Victor Wooten. Pour atteindre un tel niveau, un musicien ne peut être un monstre d'égocentricité ni un bluffeur. Non. Pour consacrer autant d'années avec une telle intensité, il faut que cela représente un appel intérieur bien plus que le désir de paraître. Bien sûr, jouer sur scène, c'est par définition se montrer. Mais Patrice Guers recherche une aventure collective. Lorsqu'il nous a déclaré qu'il préfèrerait bien plus tenir la basse dans son groupe préféré - dont je tairais le nom car il connaît le bassiste et lui souhaite de continuer de jouer dans cette formation de nombreuses années encore - que d'être payé pour faire un album solo, je le crois sans peine. En un mot comme en cent, ceux qui ne sont pas venus peuvent le regretter. Ils ont raté un événement bassistique qui valait le détour et ne coûtait que 8 Euros. Cette journée restera un beau souvenir pour la dizaine d'autres dont j'ai eu le plaisir de faire partie. Chapeau bas et merci encore Monsieur Guers.
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